La noce chez les petits bourgeois

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La Noce chez les petits bourgeois a été motivé par la particularité de cette pièce au sein de l'oeuvre de Bertolt Brecht. En effet, sa forme brève ainsi que la jeunesse de sa facture lui confèrent une grande spontanéité et une liberté de ton qui permettent un traitement féroce et ludique.

Bertolt Brecht a écrit La Noce chez les petits bourgeois en 1921, c'est-à-dire au tout début de sa carrière d'écrivain. Il est frappant de voir que, dans bon nombre d'études sur l'oeuvre de Brecht, cette pièce n'est quasiment jamais analysée, allant même jusqu'à disparaître des tabelles chronologiques de certains éditeurs. De plus, la brièveté de La Noce chez les petits bourgeois, pièce en un acte relativement courte, souvent publiée avec d'autres fragments, fait qu'elle est souvent, à injuste titre, cataloguée comme un coup d'essai.

La Noce ratée : une dimension universelle

A la première lecture de La Noce chez les petits bourgeois, cette fusion du tragique et du grotesque, inspiré par Karl Valentin, saute aux yeux. En effet, dans la pièce, un couple de jeunes mariés (lui étant relativement plus âgé qu'elle, déjà enceinte mais qui cherche à le dissimuler) se sent obligé de faire une fête à laquelle sont conviés, dans l'ordre : le père de la mariée, radoteur et alcoolique; la mère du marié, envahissante et pénible; la soeur de la mariée, qui profitera de cette noce pour découvrir l'amour et ses plaisirs; l'ami du marié, qui, après avoir chanté et dansé pour la mariée lui entretiendra une cour brûlante et passionnée; un couple d'amis qui règlera ses conflits internes durant le repas et enfin, un jeune homme qui séduira la soeur de la mariée.

Au travers de cette noce qui tourne mal au propre et au figuré, Brecht propose une peinture sans concession de la société, mettant en avant des archétypes conventionnels : conflits de générations, problèmes familiaux, problèmes sexuels, difficulté de séduire l'autre, frustration constante, impossibilité de s'épanouir pleinement. La Noce ne fait pas partie des pièces politiques de Bertolt Brecht mais se situe plutôt dans la veine de ce qu'on pourrait appeler universellement " les comédies de moeurs ".