Les égouts

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Seul sur scène durant une heure, évoluant dans un décor sobre, Nicolas Rossier incarne "l'inspecteur des égouts". L'accent est mis sur le texte et sur l'interprétation d'un personnage oscillant entre la normalité et la folie. Le public joue le rôle d'interlocuteur, assis à la place des "Messieurs" auxquels l'inspecteur s'adresse. Ce monologue prend donc plutôt la forme d'un dialogue entre deux parties. Tout comme dans le roman de Hugo Loetscher, les questions des "Messieurs"  ne sont pas données à entendre mais induites par les réponses de l'inspecteur des égouts.

Peu après une révolution dont on ne sait rien, "l'inspecteur des eaux usées" présente à d'énigmatiques "Messieurs" un rapport complet sur les tâches, devoirs, dangers, avantages et pièges de son ancienne fonction. Mais ce rapport, on le comprend très vite, est bien plus qu'un simple rapport de fonction. En parlant souvent de lui, de sa vie privée (vie sans fards et sans complications) et de son rapport personnel au travail (plus précisément à sa fonction), "l'inspecteur des eaux usées" se livre de fait à une confession publique et profane.

Il ne faut pourtant pas attendre de l'oeuvre de Loetscher de fracassantes et sulfureuses révélations. Point de scandales dans la vie de "l'inspecteur", point de malhonnêteté dans sa gestion des intérêts supérieurs de l'Etat. Non, ce qui frappe, ce qui rend "l'inspecteur" pathétique, sympathique ou énigmatique et qui en fait une figure symptomatique de sa société (de la nôtre donc), c'est son intériorisation totale de la fonction exercée, c'est la justification constante du rôle assumé via un cahier des charges rempli.